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du 25 au 31 décembre 2009 (semaine 51)
 

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2009-12-31 - Vietnam
ILS EN APPELLENT À L'ÉGLISE ET A LA FRANCE

Deux lettres, datées du 16 et du 18 décembre, ont été adressées au président Nicolas Sarkozy, lui demandant d'accorder un asile temporaire aux membres de la communauté de Bat Nha pour qu'ils puissent continuer à mener leur vie religieuse.

Ils pourraient alors rejoindre leur maison mère, le « Village des pruniers » et d'autres maisons annexes, fondées dans le sud-ouest de la France par leur maître, Thich Nhat Hanh.
Ces lettres ont été signées par une religieuse bouddhiste et un moine, le vénérable Thich Trung Hai, au nom des 400 membres de la communauté bouddhiste du "Village des pruniers."

Le
27 septembre dernier, deux religieux rédemptoristes et un certain nombre de catholiques ont rendus en visite, au Vietnam même, à la communauté des religieux bouddhistes du « Village des pruniers », expulsés, le 27 septembre dernier, de leur couvent de Bat Nha et qui avaient se réfugier dans la pagode de Phuoc Huê, à Lâm Dông.

Cette visite a eu lieu alors que s’intensifient les pressions, menaces et intimidations policières visant à chasser les moines hors de leur asile provisoire. Un ultimatum leur a été donné les obligeant à quitter les lieux avant le 31 décembre 2009. Le vénérable Thich Thai Thuân, supérieur de la pagode qui a accueilli les moines, a été contraint de signer un texte dans lequel il s’engage à mettre un terme à son hospitalité avant cette date.

Le groupe de visiteurs catholiques a été impressionné par la sérénité et la bonne humeur de ces religieux, la plupart très jeunes, qui depuis le mois de juin 2009 traversent une redoutable période d’épreuves.

Durant les trois jours qui ont précédé cette visite, les 9, 10 et 11 décembre, les religieux, avaient, en effet dû subir, dans leur pagode de Phuoc Huê, l’intrusion intempestive d’une troupe nombreuse, composée de voyous et d’hommes de main de la police, se prétendant bouddhistes. Ceux-ci ont pénétré dans la pagode à trois reprises, saccageant les cellules, portant des pancartes injurieuses pour les religieux, hurlant, à travers des hauts parleurs, des slogans les menaçant. Ni la police, qui s’est contentée de regarder le spectacle d’un œil complaisant, de le filmer et de le photographier, ni les autorités municipales ne sont intervenues.

Il semble que le but principal de cette manœuvre d’intimidation était de forcer le recteur de la pagode, le vénérable Thich Thai Thuân, à renvoyer ses hôtes. Dans une interview accordée à Radio France Internationale, dans la soirée du 11 décembre, celui-ci a déclaré qu’il avait été forcé de signer un texte spécifiant que les religieux du « Village des pruniers » devraient quitter sa pagode avant le soir du 31 décembre. Il a aussi affirmé que la troupe d’agresseurs n’était pas composée de croyants bouddhistes, comme ceux-ci le prétendaient.

Ces religieux appart
iennent à l’école dite du « Village des pruniers », un monastère fondé en France par un religieux bien connu, le vénérable Thich Nhât Hanh. Celui-ci, après un long exil aux Etats-Unis et en France où il s’est fixé, avait, au mois de janvier 2005, accompli, en compagnie de nombreux disciples, une visite au Vietnam, où les autorités l’avaient accueilli avec beaucoup d’égards. Il avait renouvelé son voyage en 2007 et avait même présidé de solennelles cérémonies de réconciliation nationale, officiellement autorisées par l’Etat. Ces bonnes relations lui avaient permis de fonder une communauté religieuse vivant selon l’esprit et les règles du « Village des pruniers ».

La version officiellequi justifie, pour les autorités vienammiennes, est qu’il s’agit d’un conflit entre la communauté de Bat Nha et l’Eglise bouddhiste officielle. De hauts responsables de cette Eglise ont toutefois protesté contre le traitement infligé aux religieux. (source :
EDA)

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